La
dure vie des supporteurs |
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Le football
est devenu un sport de plus en plus populaire en France, grâce aux grandes
victoires de l'¨¦quipe nationale: la derni¨¨re coupe du monde, en 1998, dont elle
fut le vainqueur; puis, en 2000, ce fut la coupe d'Europe que les Français
remport¨¨rent.
Alors,
direz-vous, tout va bien et l'avenir imm¨¦diat est assur¨¦. Pas du tout,
justement. Avec le succ¨¨s national ont commenc¨¦ les difficult¨¦s des clubs
r¨¦gionaux. En effet, les meilleurs joueurs de l'¨¦quipe de France ont ¨¦t¨¦
"achet¨¦s", selon la coutume, par des clubs ¨¦trangers. Les clubs des
pays comme l'Espagne, l'Italie et l'Angleterre ¨¦tant beaucoup plus riches que
les clubs Français.
Donc, dans les
rencontres entre clubs ¨¦trangers, dans les comp¨¦titions europ¨¦ennes, il
arrive aux joueurs des clubs français de devoir jouer contre les vedettes de
leur ¨¦quipe nationale. La partie semble des fois in¨¦gale et douloureuse pour
les supporteurs.
A Lyon,
l'O.L, c'est-¨¤-dire l'Olympique Lyonnais, vient de s'opposer ¨¤ Arsenal,
la principale ¨¦quipe de Londres . L'¨¦quipe adverse, cette fois, ne comptait pas
moins de trois joueurs appartenant ¨¤ l'¨¦quipe nationale de France: Thierry
Henri, Sylvain Wiltord et Robert Pires. M¨ºme l'entraîneur d'Arsenal est un
Français ....
On commença le
match, comme d'habitude, plein d'espoir et enthousiasme
"Allez
OL, Allez OL"
Il y a des
belles occases*
...
"Ou
lala!"
Mais petit ¨¤
petit, c'est l'Arsenal qui domina. Les
tribunes retentirent des cris de hargne des supporteurs et de leur
enthousiasme. Certes, ils ont particip¨¦ au jeu et ils ont prodigu¨¦ leurs
conseils...
"Ou
lala! hein, c'est pas possible ça!"
"Non,
il faut pas perdre des balles l¨¤, il faut pas perdre des balles l¨¤..."
...partag¨¦s
entre le sentiment de d¨¦ception au premier but d'Arsenal....
"Ah
merde, merde, putain! Ah c'est pas vrai! Ah une balle perdue l¨¤, ah tu
parles!"
...marqu¨¦ par
un compatriote
"Un
but pour Arsenal football club marqu¨¦ par le 14, Thierry Henri"
Un but d'un
autre, toujours un peu des nôtres, alors on l'appr¨¦cie au passage, normal...
"L'autre,
il s'est bien d¨¦marqu¨¦ ¨¤ gauche l¨¤-bas, hein?"
Ah ça, on peut
dire qu'il y avait de l'ambiance, les mots sortaient du coeur, des mots que
vous ne trouverez peut-¨ºtre pas dans tous vos dictionnaires acad¨¦miques mais
qui parlent d'eux-m¨ºmes:
"Putain,
il a failli l'avoir!
"Oh,
oh, oh, tu m'¨¦tonnes!"
"Allez!"
"C'est
nul, hein?!"
"Putain,
regarde ça, oh! Regarde, mais regarde!"
"Allez!
Ça m'¨¦nerve."
"Oh
non!!!!!! Sonny! Ah, je le crois pas,
ah, il n'y a pas cru lui-m¨ºme! Allez,
les gones!*"
"Ah la
la, le contrôle, tr¨¨s bien, si..."
Mais h¨¦las,
trois fois h¨¦las, il fallut bien se rendre ¨¤ l'¨¦vidence. Les Lyonnais ne
faisaient pas le poids. On le prit tout d'abord avec un humour r¨¦solu, bien
qu'un peu m¨ºl¨¦ d'amertume...
"Allez...
il a oubli¨¦ le ballon... allez les gones!"
"Oh la
la, oh mais c'est une catastrophe... Ils ont bouff¨¦ trop de choucroute, c'est
pas possible..."
et, apr¨¨s le
d¨¦passement du temps l¨¦gal, avec l'¨¦nergie du d¨¦sespoir,...
"On
recommence tout ¨¤ z¨¦ro, c'est parti."
"Allez!!!!!!
Allez l'O.L ..."
...encourag¨¦e
par l'annonce du temps suppl¨¦mentaire accord¨¦, compte tenu des arr¨ºts de jeu,
pour changement de joueur ou pour le temps pass¨¦ ¨¤ examiner un joueur bless¨¦:
"Trois
minutes de temps additionnel, trois minutes."
"Ouais,
je vous avais dit, trois minutes. Allez, allez, putain, ils vont marquer, je te
dis, ils vont marquer, je le sens. Il vont marquer, allez, Aïe, aïe, aïe...
"Trois
minutes, il a dit, ¨¤ combien, trente-et-un... ça fait trente quatre.
"Allez...
Regarde, allez. Oh, oh, putain, oh j'en ai marre."
"Allez,
mais carton*,
l¨¤, oh!!!"
"Allez,
mais qu'est-ce qu'il fait?!"
"Allez,
c'est bon, l¨¤ ils vont marquer, il reste une minute!!!"
Et pourtant,
pourtant, rien n'y fit, il fallut bien se rendre ¨¤ l'¨¦vidence:
"Oui,
bien, ce coup-l¨¤, c'est foutu.... merde!"
La rencontre se termina par un but ¨¤ z¨¦ro en faveur
d'Arsenal. Cruel, n'est-ce pas? Il reste ¨¤ esp¨¦rer que la prochaine rencontre
sera moins n¨¦faste. Et puis, bon, il y a toujours la t¨¦l¨¦, non, pour se
consoler?
"Oui,
bien, allez, bonne soir¨¦e, on va aller regarder Dechavannes*,
ou, je sais pas quoi, on est mercredi, ah non, on est mardi, allez,
Dechavannes. Tu ne l'avais pas vu sur les sectes? Quelle catastrophe.
Allez....ça y est c'est fini, c'est trente quatre. Putain, je suis
d¨¦goût¨¦."